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Le Monument de Voltaire

On nous pose régulièrement la question : que représente ce monument ?

Ce marbre de 1907 du sculpteur Victor Segoffin était destiné à l'origine au Panthéon de Paris, mais fut relégué pendant six ans dans une remise avant d'être installé au lycée dans la cour d'honneur du lycée. Voltaire y est représenté, jeune... et nu.


Voltaire

Par Gilbert BOHN, novembre 2020

 

Le Lycée Voltaire est, dès son origine, étroitement lié à l’idéal républicain. La création du lycée a été décidée en 1880. Un an avant, le pouvoir est désormais entre les mains des Républicains dont les chefs de file, Gambetta et Ferry, sont d’accord pour appliquer le programme doctrinal établi dans l’opposition ; dix ans auparavant, le "programme de Belleville" de Gambetta préconisait, entre autres, l’instruction «laïque, gratuite et obligatoire». Ampère et Voltaire, les deux icones fondatrices de notre établissement, incarnent respectivement la science et la raison.

 

Si les républicains de la seconde partie du 19ème siècle, comme avant eux la révolution française, recherchent des racines dans la philosophie des Lumières, dans ce 18ème siècle que l’on nomme parfois le siècle de Voltaire, il serait trop audacieux d’établir une identification. Les Encyclopédistes demeurent généralement des tenants du système autocratique et Voltaire un avocat du despotisme éclairé, d’un régime où le "bon" gouvernement dépend d’un "bon" monarque.

 

Néanmoins, la filiation est perceptible dans des valeurs essentielles : l’affirmation du libre examen, l’évidence de la raison, de l’esprit critique. Ainsi que le dit  Roger-Pol Droit, Voltaire est «un frondeur, doué pour narguer les pouvoirs, faire sourire aux dépens de l‘universelle bêtise» ; il fustige la tyrannie, la superstition, le mensonge, la fureur dogmatique qui «a bouleversé plus d’un état, depuis les massacres des Albigeois au 13ème siècle jusqu’à la petite guerre des Cévennes [= la révolte des Camisards] au commencement du 18ème. Le sang a coulé dans les campagnes et sur les échafauds, pour des arguments de théologie, tantôt dans un pays, tantôt dans un autre, pendant cinq cents années, presque sans interruption ; et ce fléau n’a duré si longtemps que parce qu’on a toujours négligé la morale pour le dogme» (conclusion de L’Essai sur les Mœurs, 1756).

 

À plus de soixante ans, Voltaire, qui vient d’écrire Candide, amorce un combat décisif en faveur de Jean Calas, un protestant de Toulouse accusé à tort d’avoir tué son fils. Voltaire lutte pour la réhabilitation de cet innocent, exécuté, assassiné au nom de la loi, victime d’une foule et d’une justice aveugles. Voltaire n’a rien à gagner en intervenant, dans l’affaire Calas comme dans l’affaire Sirven (des protestants de Castres faussement accusés d’avoir jeté leur fille dans un puits) dans le débat public ; il prend des risques au nom de la vérité, de la raison, de la tolérance, de l’universalité. Il initie une forme nouvelle d’intervention dans la vie intellectuelle et sociale.

 

 

« Ecr. l’Inf. », «Ecrasons l’infâme» : cette exhortation dont Voltaire (lequel, par ailleurs, combat l’athéisme des philosophes matérialistes) saupoudre sa correspondance, cible clairement le fanatisme religieux, «cet ennemi de la nature» (Traité sur la Tolérance, chapitre 14). «Les théologiens commencent trop souvent à dire que Dieu est outragé quand on n’est pas de leur avis» (Lettres Philosophiques, Treizième lettre). Nous voyons aujourd’hui combien Voltaire demeure actuel : l’infâme qu’il appelait à écraser continue de sévir, tout comme «cette sombre superstition qui porte les âmes faibles à imputer des crimes à quiconque ne pense pas comme elles» (conclusion du Traité sur la Tolérance).


Jeu PAcman au lycée Voltaire

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